Société

(Le portrait) Cristina Correia, entreprise familiale

ZapPress 2024. 4. 5. 04:06

Après une belle, mais trop courte carrière de joueur, c’est sur le banc de l’équipe nationale des moins de 17 ans et de l’équipe nationale féminine que l’ancien sélectionneur national Fola poursuit une belle saga familiale.

En juin, cela fera quatre ans que Dan Santos s’est vu confier l’équipe nationale féminine du Luxembourg et la mission de structurer le football féminin au Luxembourg, qui ne comptait alors que deux équipes de jeunes (U14 et U17). Typiquement une tâche qui ne peut se faire seul, et quand vient le temps de s’entourer, l’ancien entraîneur de Beggen, Hamm ou Belvaux a tout de suite remarqué qu'”il faut une femme dans le staff”.

Les Luxembourgeois dont le CV mentionne “joueur”, “international”, “entraîneur adjoint”, “entraîneur” et “diplômé” ne sont toujours pas légion dans le pays, pas plus que le profil de Cristina Correia, qui avait alors 38 ans (42 aujourd’hui). , il s’est un peu imposé. D’autant que Santos, également entraîneur des diplômes UEFA-C et B, l’avait comme élève et connaissait donc son côté “très dévoué, méticuleux” et les “bonnes idées” de l’ancien leader et capitaine de la Fola Roud Léiwinnen.

Comme beaucoup de gens au Grand-Duché, Dan Santos connaît aussi les frères de Cristina: Manuel (48 ans), en poste à Mondorf jusqu’à la mi-mars après avoir entraîné Mondercange, Pétange ou Strassen, entre autres, et Paul (45 ans), ancien joueur de l’équipe de jeunes, CS Oberkorn, US Esch et Ehlerange. Comment ne pas tomber dans la marmite étant enfant, surtout avec un papa lui-même fan du Benfica de Lisbonne ? Au “temps où nous jouions tous dehors”, avec ses deux frères, la jeune Cristina tapait ses premières balles dans le parc et développait, dans un environnement essentiellement masculin, esprit combatif qui deviendra plus tard l’une de ses marques de fabrique.

Mais il a fallu attendre 1997 et la relance du championnat féminin au Luxembourg, en sommeil depuis 1989, pour le voir s’exprimer ailleurs que dans des matchs amicaux entre équipes portugaises expatriées. Et douze ans : deux à l’US Esch, puis dix à Fola avant cette deuxième rupture des ligaments croisés du genou qui l’obligea à mettre fin prématurément à sa carrière en 2009 et il lui fallut deux bonnes années pour « digérer ».

Ceux qui ont déjà suivi la Ligue 1 savent que Cristina a une sœur cadette Elisabet (40 ans), mais aussi trois cousines, Tania, Diana et Jessica dans le désordre, puisqu’elle est issue de l’équipe première du club senior. “C’est une histoire de famille”, sourit le directeur sportif d’Eschois Pascal Welter, qui se souvient du “numéro 10 technique, très élégant” sur le terrain et “très souriant” en dehors.

Dans quelques années, j’espère qu’ils reprendront le flambeau

“Au-dessus des autres”, malgré le manque de formation “classique”, dans un championnat de bien moindre qualité qu’aujourd’hui, Cristina Correia a également fait preuve de qualités morales qui ont fait dire à Paulo Cardoso, l’un des derniers entraîneurs de sa trop courte carrière, que ” J’ai tout de suite vu qu’elle avait quelque chose pour être coach”. Douée d’une “grande volonté”, la milieu de terrain, titulaire en Slovaquie lors du premier match officiel de la sélection féminine le 18 novembre 2006 (défaite 4-0 lors des éliminatoires de l’Euro 2009), “s’est battue sur tous les ballons” et « savait parler, encourager ». Lorsqu’il a repris l’équipe féminine de Fola en 2017, c’est tout naturellement que le technicien a “tout de suite pensé à elle” pour devenir son adjointe, alors même qu’elle était absente des terrains depuis huit ans. Et c’est aussi tout naturellement qu’en 2019, après avoir rejeté la proposition de l’Américaine Rumelange, il “lui a donné un nom : je savais qu’elle pouvait le faire”.

Une saison – interrompue – de Ligue 3 plus tard, en juin 2020, elle est transférée comme entraîneur adjoint de Dan Santos en équipe nationale. La promotion expresse dont a bénéficié l’intéressée (« ça valait la peine d’attendre ! ») que Paulo Cardoso considérait comme « logique et surtout méritée », « parce qu’elle n’a pas obtenu ce poste par sympathie ou amitié, mais parce qu’elle a travaillé. » Et parce qu’il l’impose. Aussi « dévouée, active et rigoureuse » que lorsqu’elle était joueuse, Cristina Correia a aussi du « caractère », apprécie l’entraîneur. Son opinion est importante et lorsqu’elle n’est pas d’accord, elle le dit. Elle est très directe, mais elle peut l’être : l’avantage, en tant qu’ancienne joueuse et entraîneur, c’est qu’elle a le respect des joueurs et du staff. Elle sait quoi dire et quand le dire.

Mais aussi “quand je dois venir me calmer”, glisse Santos. Dans un quartier général aux allures de « petite famille »*, « T1 » et son adjoint se comprennent « comme frère et sœur », quand les joueurs trouvent en lui un relais privilégié. Quatre ans après avoir pris ses fonctions, celle qui a depuis été promue entraîneur des U17 (avec Dan Santos comme adjoint) et qui vise cette année un diplôme UEFA-A, s’est ainsi imposée comme un “élément indispensable de la sélection féminine luxembourgeoise”. football”. Au point qu’il devienne une figure majeure en quelques années, assumant le rôle d’entraîneur ? Si elle estime qu’elle “a encore besoin d’apprendre” à ce sujet, Dan Santos veut y croire et “espère” qu'”un jour, elle le fera probablement aussi”. Pouvons-nous donc rendre les choses plus logiques ?

*L’entraîneur physique Kevin Rutare et l’entraîneur des gardiens Jean-Marie Noël en font également partie à partir de 2020.